Chers délégués des États Parties à la Convention-cadre de l’OMS pour la lutte antitabac,
Chers représentants des États non Parties à la Convention-cadre de l’OMS et chers observateurs,
Chère Dre Adriana Blanco Marquizo, Cheffe du Secrétariat de la Convention,
Mesdames, Messieurs,
En ma qualité de Président de la neuvième session de la Conférence des Parties à la Convention-cadre de l’OMS pour la lutte antitabac, je tiens à vous souhaiter la bienvenue à cette réunion de première importance et je vous invite toutes et tous à travailler main dans la main et à coopérer en vue de nous acquitter de la responsabilité collective qui nous incombe de lutter contre l’épidémie de tabagisme et ses conséquences sur la santé publique.
La Conférence des Parties est, pour la première fois - et, espérons-le, pour la dernière fois - convoquée en ligne en raison de la pandémie, qui a affecté nombre d’aspects de notre vie.
Depuis la huitième session de la Conférence des Parties, qui s’est tenue en octobre 2018 et a élu ce Bureau, les membres de mon Bureau et moi-même n’avons ménagé aucun effort, et ce, avec l’inestimable appui du Secrétariat, pour nous acquitter des responsabilités qui nous ont été confiées par les Parties représentant l’ensemble des régions de l’OMS dans le monde.
Comme vous le savez, notre mandat, qui devait initialement se terminer en 2020, a dû être prolongé d’un an en raison de la pandémie de COVID-19. Merci de nous avoir accordé votre soutien au cours cette période.
Je suis ravi d’être ici pour présider cette neuvième session, et heureux que nous puissions poursuivre les travaux de la Conférence des Parties, en dépit de l’approche sans précédent que nous sommes contraints d’adopter. Bien entendu, je compte sur vous toutes et tous pour m’aider à favoriser un environnement de travail flexible et collaboratif en vue d’atteindre nos objectifs dans ce cadre virtuel.
Chers collègues, au cours des discussions qui nous attendent, nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir pour que l’ensemble des Parties aient la possibilité d’engager un dialogue fructueux et constructif. Je ferai en sorte de m’assurer qu’en dépit des contraintes de temps imposées, j’alloue le temps imparti de manière efficace et équitable afin de donner à chaque Partie l’occasion de faire part de sa position et de permettre à nos précieux partenaires de participer également. Bien que la technologie sur laquelle nous devons nous appuyer à l’heure actuelle nous joue parfois des tours, je vous promets que nous mettrons tout en œuvre pour que les subtilités techniques ne privent personne de sa voix.
Soyez assurés également de ma détermination, en ma qualité de Président, à diriger les débats de manière à contribuer à la prise de décisions qui pourront se traduire par des actions concrètes, et, en définitive, accélérer la mise en œuvre de la Convention-cadre de l’OMS.
Cette session de la Conférence des Parties sera très différente des précédentes. Bien que nous ayons reporté à la présente date la tenue de notre session dans l’espoir de pouvoir nous réunir en personne, cela n’a pas été possible, car la pandémie de COVID-19 a bouleversé tous les plans à l’échelle mondiale. Les aspects devant être adaptés dans le cadre d’une réunion en ligne sont nombreux. Par exemple, nous allons devoir commencer par adopter une décision relative à des procédures spéciales offrant la flexibilité nécessaire à la conduite des séances virtuelles de cette session. Fort heureusement, nous avons pu élaborer les procédures applicables à la neuvième session de la Conférence des Parties sur la base de l’expérience réussie de l’Organisation mondiale de la Santé concernant l’organisation des 73e et 74e sessions de l’Assemblée mondiale de la Santé, et de la capacité de ces organes à fonctionner sans heurts et à progresser dans l’adoption de décisions clés.
En vue de s’adapter à ce nouvel environnement en ligne, le Bureau a pris l’importante décision de réduire le nombre de points à l’ordre du jour et d’en reporter certains à la dixième session de la Conférence des Parties, reconnaissant que les moyens numériques ne nous permettraient pas de disposer du temps et de l’espace nécessaires pour examiner, au cours de cette session, tous les points de l’ordre du jour qu’il serait possible d’examiner lors d’une session en présentiel. Fait non moins important, il nous faudra également reporter à la prochaine session de la Conférence des Parties les débats de fond de plusieurs des points les plus sensibles de l’ordre du jour. Nous nous assurerons ainsi non seulement de disposer de suffisamment de temps pour examiner ces questions, mais aussi de pouvoir mener des consultations constructives sur celles-ci en vue de parvenir à un consensus, et ce, tout en protégeant l’intégrité de ces décisions contre toute ingérence potentielle de l’industrie du tabac et de ceux qui œuvrent dans ses intérêts.
Toutefois, nous nous devons également de mettre à profit le travail qui a été accompli en vue de cette neuvième session de la Conférence des Parties. L’OMS, le Secrétariat de la Convention et plusieurs organes subsidiaires ont produit des rapports importants sur un certain nombre de questions prioritaires. Ces rapports clés étant prêts, le Bureau a recommandé qu’ils soient soumis à la Conférence des Parties afin qu’elle puisse en prendre note, mais que les discussions de fond sur leur contenu soient elles aussi reportées à la dixième session de la Conférence des Parties. Parmi lesdits rapports figurent celui du Groupe d’experts sur les article 9 et 10, qui nous aidera à décider de la suite des travaux sur ces dispositions essentielles, le rapport résumant la réunion d’experts chargée d’examiner l’impact de la ventilation des cigarettes sur leur consommation, ainsi que le rapport sur le projet pilote pour un mécanisme d’examen de la mise en œuvre de la convention. Ce sera également le cas pour le rapport de situation concernant les avancées réalisées par l’OMS dans le cadre des travaux liés à la réglementation des produits du tabac, le rapport de l’OMS sur les travaux de recherche et les données factuelles portant sur les produits du tabac nouveaux et émergents, ainsi que le rapport du Secrétariat de la Convention sur les difficultés que posent les produits du tabac nouveaux et émergents pour l’application intégrale de la Convention-cadre de l’OMS.
Je regrette vivement que la situation actuelle ne nous permette pas de discuter en détail de ces questions essentielles au cours de cette session de la Conférence des Parties. Mais veuillez garder à l’esprit que l’examen complet de ces points de l’ordre du jour aura bien lieu lors de la dixième session de la Conférence des Parties. En outre, ces rapports et les décisions déjà adoptées par la Conférence des Parties lors de ses sixième, septième et huitième sessions fournissent aux Parties une grande quantité d’informations et proposent un large éventail d’options leur permettant de prendre des décisions souveraines sur les produits du tabac et les produits nouveaux et émergents à base de nicotine, notamment en reconnaissant clairement que les produits du tabac nouveaux et émergents devraient être soumis à l’ensemble complet des mesures de lutte antitabac prévues par la Convention-cadre de l’OMS, tout en laissant aux Parties toute latitude pour réglementer ou interdire d’autres produits nouveaux ou émergents.
Et soyez assurés qu’un certain nombre de questions de première importance seront discutées en détail lors de cette neuvième session. Parmi les points de l’ordre du jour qui doivent faire l’objet de débats de fond, nous retrouvons la proposition du Secrétariat de la Convention de créer un fonds d’investissement, une stratégie innovante visant à ajouter des fonds grandement nécessaires aux contributions évaluées et extrabudgétaires existantes afin de renforcer l’appui technique fourni aux Parties. J’ai bon espoir que nous parviendrons à instaurer des mécanismes de financement qui garantiront une planification durable et à long terme des activités.
Nous connaissons tous les données terribles associées à la pandémie de COVID-19 et savons dans quelle mesure le tabagisme augmente le risque de développer des formes graves de COVID-19. Le thème proposé pour cette Conférence des Parties, « La lutte antitabac en pleine situation d’urgence sanitaire mondiale », fait écho à la synergie négative du tabagisme et de la COVID-19, et à la nécessité de s’assurer de l’inclusion de la lutte antitabac dans les plans de relance.
Mon pays, la République islamique d’Iran, propose une déclaration sur la Convention-cadre de l’OMS et la reprise après la pandémie de COVID-19. Le projet de texte sur cette question essentielle a été distribué aux Parties, qui ont fait des observations très utiles, et sera soumis à la Conférence des Parties en vue de son adoption à la fin de cette session.
Je souhaiterais évoquer également un autre sujet qui n’est pas spécifiquement inscrit à l’ordre du jour de notre session, mais qui reste primordial ; il s’agit de l’ingérence de l’industrie du tabac et de ceux qui œuvrent dans ses intérêts.
Il est important d’affirmer notre détermination à empêcher l’industrie du tabac de participer de quelque façon que ce soit aux activités de santé publique ou de les influencer. À titre d’exemple, l’ingérence de l’industrie peut se dissimuler sous la forme d’une aide aux pays en situation de vulnérabilité face à la pandémie, alors que celle-ci s’emploie en réalité à saper nos efforts visant à réduire l’impact de la COVID-19 et maintenir nos populations en bonne santé.
Nous devons également garder à l’esprit les multiples tentatives d’ingérence de l’industrie observées lors des précédentes sessions de la Conférence des Parties. Nous entendons toujours la même rengaine de sa part, selon laquelle nos sessions sont opaques et la tiennent injustement à distance. D’aucun sait que, tel que cela est le cas pour tous les organes directeurs des traités internationaux, les discussions dans le cadre de la Conférence des Parties se déroulent entre États, que nos ordres du jour et les documents que nous examinons sont publiés en plusieurs langues, et que l’industrie n’a de toute évidence pas sa place dans nos sessions.
En ma qualité de Président de la neuvième session de la Conférence des Parties, je veillerai à ce que celle-ci respecte ses obligations aux termes de l’article 5.3 de la Convention-cadre de l’OMS et des directives pour son application, tout en se conformant aux normes habituelles de transparence dans le cadre de nos délibérations.
À titre personnel, je tiens à ajouter que c’est pour moi un réel plaisir de travailler aux côtés de la Dre Adriana Blanco Marquizo, Cheffe du Secrétariat de la Convention, avec le soutien de son équipe. Ce Bureau a procédé à sa sélection et je me souviens de l’avoir accueillie à son arrivée au Secrétariat en février 2020. Un mois plus tard, nous avons fêté ensemble, avec les membres du Secrétariat, le quinzième anniversaire de la Convention - à une période où nous pouvions encore nous réunir pour célébrer une étape importante de notre parcours historique vers un avenir sain et sans tabac.
Aujourd’hui, c’est en ligne que nous nous réunissons. Je vous suis reconnaissant à toutes et à tous d’avoir répondu présent à cet événement si important, mêlant tant de fuseaux horaires. Quelle que soit l’heure du jour ou de la nuit chez vous, insensée ou non – bienvenue !
Avec le soutien de l’équipe du Secrétariat de la Convention et de vous toutes et tous, je suis certains que nous accomplirons de belles de avancées au cours de cette semaine.