Le Secrétariat de la Convention-cadre de l’OMS pour la lutte antitabac se joint aux défenseurs de la santé publique du monde entier à l’occasion de la Journée mondiale sans tabac 2023 pour préconiser la fin du gaspillage des terres productives pour la culture du tabac et leur remplacement par des cultures durables.
Selon les meilleures estimations disponibles, environ 4 millions d’hectares (10 millions d’acres) dans le monde sont consacrés au tabac, une culture qui empoisonne les agriculteurs, leurs familles et les consommateurs. Cela représente plus que la superficie du Rwanda. La campagne de la Journée mondiale sans tabac 2023 encourage les gouvernements à mettre fin aux subventions accordées à la culture du tabac et à utiliser les économies réalisées pour aider les agriculteurs à passer à des cultures plus durables qui améliorent la sécurité alimentaire et la nutrition.
La campagne vise à aider au moins 10 000 agriculteurs à abandonner la production de tabac et à se tourner vers des alternatives positives pour l’environnement.
Ces objectifs sont inscrits dans l’article 17 de la Convention-cadre de l’OMS relatif aux alternatives économiquement viables à la culture du tabac et dans l’article 18 qui traite de la protection de l’environnement et de la santé des personnes touchées par la culture du tabac.
Le Centre de connaissances de la Convention-cadre de l’OMS pour les articles 17 et 18, au Brésil, fournit aux 182 Parties à la Convention une assistance et un appui technique sur les meilleures pratiques dans l’application de ces articles. Le Centre de connaissances facilite l’échange d’informations et la coopération entre les Parties dans ces domaines clés, en fournissant une assistance aux Parties dans le cadre de la mise en œuvre du traité.
La Journée mondiale sans tabac 2023 permettra également d’appuyer les efforts de lutte contre la désertification et la dégradation de l’environnement en s’efforçant de réduire la culture du tabac, et d’exposer les activités de l’industrie du tabac qui entravent les moyens de subsistance durables. L’industrie s’est battue avec acharnement pour bloquer et contourner la Convention-cadre de l’OMS en entravant la mise en œuvre de mesures vitales susceptibles de réduire ses profits.
Le tabac est souvent considéré comme une culture commerciale, mais les agriculteurs ne bénéficient pas des revenus qu’il rapporte. En effet, les fabricants de tabac fournissent des semences et d’autres matériaux aux agriculteurs, puis déduisent ces coûts de leurs paiements finaux, exploitant injustement la position de négociation plus faible des agriculteurs. Ceux qui travaillent dans de petites exploitations familiales dans les pays à revenu faible ou intermédiaire, où se trouvent de grandes étendues de terres productrices de tabac, sont généralement pauvres. Et leur pauvreté est amplifiée par la culture même qu’ils pratiquent, ce qui entraîne de nombreuses charges supplémentaires, notamment les maladies liées au tabac, comme la maladie du tabac vert, qui est causée par le contact avec des feuilles de tabac brutes.
Des travaux de recherches fondées sur des données probantes sont utilisés pour aider les petits agriculteurs sur le terrain dans des pays comme le Kenya, où la culture du tabac a ravagé l’écologie locale. Les producteurs et les groupes de producteurs locaux collaborent, par exemple, dans le cadre du projet « fermes sans tabac » dirigé par l’OMS et qui vise à réorienter la culture des terres vers une exploitation plus saine et plus durable. Parmi ceux qui participent à ce projet, un grand nombre cultive désormais des haricots riches en fer. Ces cultures permettent aux agriculteurs d’avoir des moyens de subsistance décents tout en remettant en état les terres agricoles endommagées par la culture du tabac.
Alors que la superficie des terres consacrées à la culture du tabac a diminué de 16 % dans le monde au cours des 18 années qui ont suivi l’introduction de la Convention-cadre de l’OMS en 2005, elle a considérablement augmenté en Afrique. En effet, plusieurs pays africains sont d’importants producteurs de tabac.
Le Secrétariat de la Convention-cadre propose une boîte à outils pour accompagner les Parties dans leurs très importants travaux visant à appliquer les dispositions de l’article 17 de la Convention-cadre.