Le Secrétariat de la Convention-cadre de l’OMS pour la lutte antitabac (Convention-cadre de l’OMS) est fier de participer cette année à la campagne de la Journée mondiale sans tabac, qui attire l’attention sur les dommages causés à l’environnement par l’industrie du tabac et ses produits et préconise des mesures pour rendre l’industrie plus responsable des destructions qu’elle cause.
Dans le cadre de la campagne de cette année, le Secrétariat de la Convention-cadre de l’OMS s’est également associé au PNUE dans le cadre de sa campagne Océans propres (qui rassemble 63 pays attachés à mettre fin à la pollution marine par les plastiques) afin de sensibiliser à l’impact des microplastiques contenus dans les filtres à cigarettes sur l’environnement et la santé humaine. Il a également coorganisé des webinaires techniques avec l’OMS et les partenaires. Le Secrétariat de la Convention-cadre de l’OMS a également mis au point une vidéo de sensibilisation et a élaboré des contenus pour les réseaux sociaux dans le cadre de la campagne plus large de la Journée mondiale sans tabac.
Le problème environnemental causé par le tabac
Chaque année, outre les 8 millions de vies humaines perdues à cause du tabagisme, 200 000 hectares de forêts sont détruits pour la culture et le séchage des feuilles de tabac, ce qui équivaut à 600 millions d’arbres détruits. Pour 15 paquets de cigarettes vendues, un arbre est abattu.
La production de cigarettes contribue également au réchauffement climatique, en effet elle est responsable de l’émission de près de 84 millions de tonnes de CO2 par an. C’est presque autant que l’ensemble des émissions annuelles de certains pays. La production de cigarettes provoque également un épuisement des ressources en eau représentant 22 milliards de tonnes, soit plus de 2,5 fois l’approvisionnement annuel en eau de l’ensemble de la population du Royaume-Uni.
L’industrie du tabac produit 6000 milliards de cigarettes par an qui sont consommées par un milliard de fumeurs dans le monde. Ces cigarettes contiennent des filtres principalement composés de microplastiques appelés fibres d’acétate de cellulose. Malgré les affirmations de l’industrie du tabac, aucune donnée ne permet d’établir que les filtres protègent les fumeurs contre les méfaits du tabac.
Les mégots de cigarettes sont les déchets les plus jetés au monde, représentant environ 766,6 millions de kilogrammes de déchets toxiques chaque année. Ce sont également les déchets plastiques les plus courants sur les plages, ce qui rend les écosystèmes marins plus sensibles aux fuites de microplastiques contenus dans les filtres à cigarettes. En cas d’ingestion, les produits chimiques dangereux contenus dans les microplastiques entraînent une mortalité à long terme au sein de la vie marine, y compris chez les oiseaux, les poissons, les mammifères, les plantes et les reptiles.
L’industrie du tabac investit massivement dans des initiatives d’écoblanchiment institutionnel pour couvrir ses activités, par exemple en finançant des programmes de nettoyage des déchets issus des produits du tabac et en communiquant des normes environnementales souvent fixées par les entreprises elles-mêmes.
Certains pays ont adopté le principe du pollueur-payeur et mis en œuvre une « législation sur la responsabilité élargie des producteurs » qui rend l’industrie du tabac responsable de l’élimination de la pollution qu’elle crée.
Conformément aux articles 17 et 18 de la Convention-cadre de l’OMS (Fourniture d’un appui à des activités de remplacement économiquement viables et lignes directrices connexes), le Secrétariat de la Convention-cadre de l’OMS appelle les gouvernements à mieux réglementer l’agriculture du tabac et à aider les cultivateurs de tabac du monde entier à passer à des pratiques de production agricoles alternatives et respectueuses de l’environnement.
D’autres mesures que les pays pourraient mettre en œuvre consistent à imposer des taxes strictes sur le tabac (notamment une écotaxe) et d’offrir des services de soutien pour aider les gens à cesser de fumer.